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vendredi 19 octobre 2012

LE SUICIDE DES VIEUX.

Près d'un tiers des quelque 10 000 personnes qui se donnent la mort chaque année ont plus de 65 ans. Une hécatombe silencieuse qui se poursuit dans l'indifférence générale.

Voilà les quelques lignes d'introduction d'un article publié dans Marianne, par Elodie EMERY.
Quelques extraits de cet article.

"A la mi-septembre, près d'Orléans, un homme a tiré sur son épouse gravement atteinte d'un cancer, avant de retourner l'arme contre lui. Quoi de plus bouleversant que le geste désespéré d'un être fou d'amour, incapable de supporter plus longtemps les souffrances de sa femme? "Quel drame terrible" soupire-t-on. Et puis on apprend que l'homme avait 85 ans et son épouse, 79. Evanouis, les Romeo et Juliette modernes.
La mort des vieux, même par suicide, ça ne choque personne, c'est dans l'ordre des choses, c'est parfois presque un soulagement. "Après tout, leur vie est derrière eux, et ils coûtent chers à la collectivité!" lançait, provocateur, le sociologue Serge Guérin, lors du colloque sur le suicide organisé au sénat en février dernier."

"La disparition d'une personne âgée semble toujours moins grave que celle d'un jeune, alors qu'en Afrique on dit que, quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle."

"C'est révélateur d'une société qui ne sait pas prendre soin de ses personnes âgées" déplore le sociologue. Au point que 3000 individus de plus de 65 ans  mettent fin à leurs jours chaque année en france soit près d'un tiers des suicidés. Et plus l'âge avance, plus le bilan est lourd: le taux de suicide chez les 85-94 ans est six fois plus élevé que chez les 15-24ans.

Chez les jeunes seniors, c'est la perte de repères, de statut social, liée au départ à la retraite. Chez les octagénaires et au -delà, l'isolement, la précarité, la maladie ou la décrépitude physique, et surtout un sentiment de ne plus faire partiie de la société.

Pour Michel Debout, professeur de médecine légale et fondateur de l'Union nationale pour la prévention du suicide, il y a plusieurs types de suicides des personnes âgées.

Le suicide "euthanasique" des personnes qui se sentent menacées par la maladie et qui craignent de perdre leurs capacités. Un second type de suicide lié à l'impression d'être une charge: ces personnes se sentent déjà parties sur un plan social et émotionnel. Le troisième type de suicide est la conséquence de la dépression des personnes âgées.
Le problème , c'est le regard que la société porte sur le vieillissement. On a le sentiment que c'est normal, à un certain âge, se se replier sur soi. Il faut que l'on apprenne à repérer ces états dépressifs."

"Sommes-nous à ce point incapables de regarder la vieillesse et la mort en face?
Car, il est certain qu'il y a un blocage, la thématique n'est pas glamour, c'est beaucoup plus valorisant de parler d'éducation ou de l'avenir des jeunes.

Pourtant, dans notre société, nous pouvons tout faire, nous en avons les moyens et les compétences.
En tout cas c'est notre avis et c'était pour répondre à cette situation catastrophique que la CGT des Hôpitaux de Lannemezan s'est lancée avec toutes ses forces pour maintenir l'Unité du 11 RDC, spécialisée dans le traitement des troubles psychiatriques des Personnes âgées.
Cette unité était vouée à la fermeture par les Médecins et la direction.
Modestement, nous pouvons l'affirmer, notre combat les a fait reculer.

Mais cela ne suffit pas, il faut donner à cette unité, unique dans les Hautes Pyrénées,  une orientation différente pour répondre aux problèmes liés au suicide des vieux.
Cela nécessite des moyens supplémentaires pour organiser le suivi des Patients qui ont été hospitalisés dans cette unité, un projet thérapeutique qui intègre cette dimension sociale liée au suicide, organisé la prévention en amont avec des consultations, travailler avec les médecins généralistes qui sont les premiers en contact avec ces personnes.

Voilà un projet ambitieux, humain et digne!
Mais avec la vision purement comptable de la direction de notre établissement et en particulier de notre directeur, il sera trés difficile de le mettre en place.

Seul, le suicide des budgets hospitaliers pourraient les faire réagir, eux, qui nous élaborent des budgets suicidaires.

1 commentaire:

  1. Le combat mené par la CGT est exemplaire. L'unité du 11RDC ets indispensable pour le traitement des pathologies psychiatriques des personnes âgées. C'est vrai que cette structure doit avoir un second souffle pour se spécialiser. Maintenant cela dépend des médecins et connaissant les psychiatres de lannemezan, ils n'ont jamais brillés par leur esprit d'iniative. Bien au contraire, ils sont à la solde du directeut et gère l'hôpital avec lui et mal, trés mal.

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