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mercredi 17 février 2016

Propositions du syndicat CGT pour le projet d'établissement 2015/2019

UN SEUL POLE DE PSYCHIATRIE :

La gestion économique des effectifs médicaux et paramédicaux au sein des trois pôles de psychiatrie adulte montre des difficultés à tenir un ratio équitable pour chacun.

Projet :

Définir et créer un seul pôle de psychiatrie adulte autour d'un ossature proche du  pôle somatique afin de pérenniser une qualité de prise en charge médical et paramédicale en respectant les différentes pathologies et le devenir du patient.


PRISE EN CHARGE DES PATIENTS DETENUS

Constat :

Depuis les attentats du début de l'année 2015 "Charlie Hebdo" et de novembre 2015 au stade de France, Bataclan... un changement dans la prise en charge du patient détenu doit être effective. Les futures lourdes peines liées à ces actes atroces contre notre société sont un tournant dans la sécurité des soins de ces patients détenus.

Réflexion :

Selon différentes études qui révèlent que 80% de la population carcérale nécessite des soins en psychiatrie en 2015, une augmentation des hospitalisations s'est fait ressentir ces derniers mois, avec la nécessité à un moment donné de gérer les hospitalisations par manque de place.

Notre solution :

La création d'une unité au sein de la centrale pénitentiaire et de la maison d'arrêt avec le détachement de personnels soignants et médical pour la prise en charge en SDRE ( soins à la demande du représentant de l'état) d'un détenu en attendant le transfert dans un UHSA ou une UMD.

De plus, l'investissement important sur la télémédecine et le TIM (camion pour examens radiologiques divers) permettra la non-extraction  du détenu de son milieu carcéral évitant toute prise d'otage pour la libération d'un détenu, mais permettra aussi le non déshabillage des services de psychiatrie lors des périodes de soin.

Les équipes de l'hôpital et de la pénitentiaire travailleront ensemble. Chacun aura un rôle bien déterminé par un protocole écrit conjointement avec la possibilité d'évolution en concertation avec les divers intervenants.

LE PROJET DE PEDOPSYCHIATRIE

1) Travail sur le regroupement des structures de soins et sa déclinaison sur l'organisation des soins :

Projet du fait de locaux vétustes, inappropriés pour certains ( Esclaride, CATTP Bertrand Barrère par exemple) ; loyers onéreux...

Cependant, le regroupement de toutes les structures de pédopsychiatrie, que ce soit sur Tarbes ou Lannemezan , ne doit pas se faire au détriment du soin c'est à dire que chaque unité doit garder son entité propre. Pour un travail de qualité (objectif stratégique n°14 du CPOM), les effectifs ne doivent pas être interchangeable ceci afin de garantir un cadre thérapeutique (mêmes soignants dans les ateliers thérapeutiques, dans les groupes de vie...) pour contribuer à l'apaisement des angoisses des enfants autistes et psychotiques, éviter le sentiment d'intrusion et favoriser le travail de transfert.

2) Volet autisme en référence aux objectifs nationaux :

Les enfants présentant des troubles autistiques sont de plus en plus orientés dans le médico-social. L'HAS (la haute autorité de santé) recommande une harmonisation des "bonnes pratiques" dans la prise en charge de ces enfants avec des méthodes d'éducation structurées et estime que les approches psychanalytiques pratiquées en pédopsychiatrie ne sont  pas pertinentes pour favoriser l'épanouissement personnel, la vie sociale et l'autonomies des personnes autistes.
Or, restreindre les soin à des comportements à rééduquer conduirait à l'uniformisation de la pensée. En pédopsychiatrie, nous accueillons des enfants présentant des troubles autistiques depuis longtemps et avons également le soucis de les aider, le souci de leur bien-être et de leur intégration dans la société mais c''est dans le respect de leurs différences, de leur singularité. L'approche clinique, identité du soin en pédopsychiatrie, nous aide à penser les fonctionnements psychiques, les angoisses auxquelles sont confrontés ces enfants. Cela demande du temps "soignant", de la créativité pour répondre à la particularité de chacun et pour leur offrir des espaces où se construire. Cela demande également du temps médical, soignant pour réfléchir à comment on travaille  avec les parents, comment on les accueille et comment on répond à leurs questionnements concernant la prise en charge de leur enfant, questionnements qui ne sont peut-être pas toujours entendus à leur juste mesure du fait d'effectifs insuffisants (soignants, médicaux).

L'évolution des pratiques est à penser plutôt en termes de complémentarité chacun avec sa spécificité pour maintenir l'intérêt de l'enfant au centre des dispositifs.


Constat :


  • 47000 personnes dont 12000 enfants atteints d'autisme demeurent sans solution d'accueil et d'accompagnement
  • 6000 personnes sont prises en charge en Belgique
  • 4000 emplois belges seraient financés par la France pour un coût de 250 millions d'euros
  • 6350 jeunes adultes sont maintenus dans les structures pour enfant faute d'autres solutions (amendement Creton )
  • 15 million d'euros vont être alloués en 2016 pour développer les solutions à proximité de leur domicile
Recommandations et axes :

  • Il est essentiel de favoriser et de soutenir toute initiative permettant de créer des structures d'accueils
  • une réelle formation des personnels
  • l'exil dans des pays voisins doit cesser d'être l'alternative à l'abandon
  • 15 millions d'euros vont être alloués en 2016 pour développer les solutions à proximité de leur domicile. Trois solutions sont privilégiées : 

  • des interventions directes de professionnels spécialisés au domicile
  • des renforts de personnels dans les établissement médico-sociaux de proximité
  • des créations de place sur mesure dans les établissements médicaux-sociaux

Bien que connaissant la réponse de l'ARS nous disant que notre département est en sur dotation en place d'handicap afin de prendre en charge ce manque national ( partant de la petite enfance jusqu'à la personne âgée) une ou plusieurs unités doivent faire l'objet d'une demande de création pour répondre à ce besoin.

3) Service pour les jeunes de 16 à 25 ans :

Création d'un service qui s'adresse à des adolescents et de jeunes adultes qui rencontrent des difficultés psychologiques retentissant sur la scolarité, l'activité professionnelle ou la vie sociale ; ayant une problématique de substances, d'addictions ou présentant des symptômes psychiatriques préoccupants.

Cette unité pourra servir d'alternative entre des adolescents qui de par leurs pathologies ne peuvent plus recevoir une prise en charge efficace de l'équipe de pédopsychiatrie, mais qui sont encore trop jeunes pour être prise en charge avec des adultes relevant des unités de psychiatrie adultes. Cette unité comprendra 20 lits et une chambre dite "'isolement". Le personnel sera détaché financièrement de façon équitable des pôles de psychiatrie adulte et de  pédopsychiatrie . L'équipe aura cette composition :
  • 1 médecin psychiatre formé à la prise en charge des adolescents et des jeunes adultes
  • 1 psychologue
  • 17 infirmiers en équipe
  • 1 infirmier en journée
  • 1 cadre infirmier
  • 5 ASH
Le médecin référent en collaboration avec l'ensemble de l'équipe déterminera le devenir du patient: retour à domicile, prise en charge par la pédopsychiatrie, prise en charge par la psychiatrie adulte ou une orientation vers des structures médico-sociales.


REFLEXIONS DIVERSES

La qualité du travail est aussi en lien avec les désirs et les moyens  que l'on se donne pour y accéder, pour l'améliorer. Les injonctions paradoxales récurrentes ne vont pas dans ce sens : comment articulez-vous bientraitance et réduction des effectifs en psychiatrie et pédopsychiatrie où nos missions premières sont d'écouter, de rassurer et d'apaiser. Comment assurer la sécurité des soins dans les service qui fonctionnent avec un effectif minimum.
En pédopsychiatrie, comment être crédible auprès des parents lorsque les divergences administratives empêchent la réalisation de soins : par exemple, actuellement , il n'y a plus d'atelier piscine. Sous prétexte de responsabilité, de sécurité, nous faisons de moins en moins d'activités thérapeutiques. La diversité de l'offre de soins diminue également du fait de la réduction des budgets : par exemple, régies de séjour thérapeutiques alors que ces derniers sont des outils de soin d'une grande richesse pour travailler sur les angoisses de séparation.


REHABILITATION DU PATRIMOINE HOSPITALIER ET RECYCLAGE DES MATERIELS HOSPITALIERS

Autrefois l'Hôpital de Lannemezan vivait en autarcie avec une gestion autonome. Il disposait de toutes les structures pour subvenir à ses besoins . Le centre hospitalier spécialisé possède des immeubles d'un cachet architectural riche convoités par des promoteurs qui ne demandent qu'à renaître.

Le site dit "la ferme" avec ses bâtisses et  son foncier environnant serait l'endroit idéal pour la création d'un Hôpital de jour agricole interpôle psychiatrie adulte et pôle de pédopsychiatrie.

La création sur ce même site (la ferme) d'appartements thérapeutiques intra hospitalier serait une mesure transversale entre l'hospitalisation en intra vers l'extra hospitalier.

FORMATION DES PERSONNELS

Le projet prévoit une sensibilisation importante autour des formations des personnels : c'est une bonne nouvelle !!! Cependant, nous souhaiterions que soient pris en compte les désirs et projets personnels des soignants (formations cliniques, continuer à se former sur les ateliers thérapeutiques, etc...) et pas seulement les orientations fixées par les pôles (l'autisme pour la pédopsychiatrie par exemple). Ne négligeons pas les personnes atteintes de troubles psychotiques avec pour prétexte que les aides des ARS concernent les projets pour les personnes atteintes de troubles autistiques.

Les acquisitions de savoirs et compétences doivent se faire au regard de toutes les pathologies mentales accueillies avec une attention particulière pour la formation des nouveaux soignants sur la spécificité du soin en psychiatrie et pédopsychiatrie pour éviter qu'ils ne se retrouvent désarmés par exemple, face à des situations émotionnellement difficiles à traiter.

SUPERVISIONS, ANALYSE DES PRATIQUES

Il nous semble primordial de permettre à toutes les unités de soin, que ce soit en pédopsychiatrie ou en psychiatrie adulte, d'avoir un temps pour penser la relation soignant/soigné, élaborer autour du transfert qui s'opère dans les situations de soin. Cela permet de trouver la bonne distance avec le patient, de faire évoluer le soin donc le patient.

Lorsque la relation avec les patients n'est pas pensée, analysée, mise à distance, on peut s'exposer à des passages à l'acte d'un côté ou de l'autre.

Ce travail de réflexion sur nos pratiques vient conforter la bientraitance des patients mais aussi des personnels confrontés aux situations de violence.

BESOINS POUR LES HAUTES PYRENEES ET LE COMMINGES

Constat

Le délai d'attente d'un acte de radiologie type IRM, pour la population des Hautes-Pyrénées est croissant d'années en années et est aujourd'hui au delà de 60 jours .

Ces soins sont effectués dans les métropoles régionales alors que cette activité nécessiterait au regard du nombre d'actes prescrits un deuxième IRM pour la population Haut-Pyrénéenne. La particularité du site de Lannemezan dans le domaine de la santé est de prendre en charge une population Haut-Garonnaise que ce soit en psychiatrie ou en somatique.


Projet:

L'acquisition d'un IRM sur le Centre Hospitalier de Lannemezan  permettrait une prise en charge dans un délai d'attente raisonnable pour sa population Haut Pyrénéenne et Commingeoise. Il serait aussi un renforcement  et pérenniserait les différents services de psychiatrie et du Centre Médico Chirugical. De plus la psychiatrie a besoin pour faire des diagnostics rapides de ce nouveau matériel


Ceci sont les propositions et réflexions de votre syndicat pour les cinq prochaines années








































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