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samedi 17 mars 2012

UN DOSSIER DANS MARIANNE ANGOISSANT. QUELQUES EXTRAITS.

Le Suicide, enquête sur un mal français.

"Et maintenant elle tue. Cette crise économique terrible, la plus brutale depuis 1929, cette crise qui détruit les emplois, saccage les vies, ronge les morals, voici que sa main silencieuse étouffe depuis trois ans le dernier souffle de milliers d'individus.       Silence, on tue.

La revue médicale britannique The Lancet sonnait l'alarme dans un enquête soulignant que depuis fin 2008 les suicides avaient augmenté d'au moins 5% dans 9 pays d'Europe disposant de statistiques.
En Grèce et en Irlande, plus gravement, ils ont explosé de 17 et 13%.... En France, le psychiatre et professeur de médecine légale Michel Debout, président de la prévention du suicide, estime qu'un surcroît d'environ 750 suicides et 10000 tentatives sont imputables à la récession qui nous frappe, et plus particulièrement au chômage.
La récession happe les plus vulnérables, dans la vie comme dans la mort: les chômeurs se tuent plus que les actifs, les employés et les ouvriers davantage que les cadres.

Avec 220 000 tentatives et plus de 11 000 morts chaque année, la France est un pays où l'on se suicide le plus au monde. Cela représente un taux de 14,9 pour 100 000 habitants quand la moyenne européenne est de 9,8.

La prévention est cruciale.

A chaque crise suicidaire dans une entreprise, l'opinion s'émeut, le gouvernement compatit. Mais aucune mesure n'est prise. Un immobilisme qui tranche avec l'agitation des pouvoirs publics autour du nombre de morts sur les routes, pourtant 3 fois inférieur. Un appel est lancé par Michel Debout et Jean Claude Delgènes, directeur d'un cabinet spécialisé dans les risques psychosociaux, pour la création d'un observatoire des suicides indépendant.
"La situation actuelle est dramatique mais on ne sait pas mesurer l'effet de la crise".

Les Hommes se suicident trois fois plus que les Femmes, à l'inverse beaucoup plus sujette aux tentatives.

L'hécatombe dans l'agriculture.
Quelques 800 cas de suicide par an chez les agriculteurs sur une population estimée à moins de 500 000.
Il y a un silence politique scandaleux autour du suicide paysan.

Le suicide des travailleurs n'était presque jamais reconnu comme un accident de travail. Et puis il y a eu  Orange, Renault, PSA.... et quelques 300 à 400 suicides chaque année.

C'est dans le domaine de la santé et de l'action sociale que l'on attente le plus souvent à ces jours, si l'on excepte le cas particulier des agriculteurs, puis dans la Fonction publique (police, enseignement,....).

Le suicide des détenus continue de battre tous les records, passant de 4 à 19 pour 10 000 personnes entre 1945 et 2010.

Dans l'entreprise certains modes de management pathogènes conduisent à la dépression professionnelle et au suicide.

Le harcèlement a toujours existé. Ce qui est nouveau quand on est harcelé aujourd'hui c'est qu'on est tout seul.

Le suicide est un tueur familial qui laisse les survivants en état de choc, avec leurs questionnements et leur honte.

Pourquoi veut-on mourir à 10 ans?
C'est le tabou des tabous dans notre société. Pourtant entre 30 et 100 enfants de moins  de 15 ans se suicident tous les ans. Un phénomène sous-estimé et en augmentation.

Il suffit d'un rien, une punition, une moquerie, une éraflure psychique, pour déclencher l'irréparable chez un enfant fragilisé.

CINQ IDEES FAUSSES SUR LE SUICIDE.

1- Les personnes qui parlent de leur intention de se suicider ne le font que pour attirer l'attention.
FAUX. Il faut toujours prendre au sérieux les menaces. Elles révèlent une souffrance qui peut précéder un passage à l'acte.

2- Les personnes qui se suicident souffrent de troubles mentaux.
FAUX. La majorité d'entre elles ne présente pas de troubles mentaux graves.

3- Quand quelqu'un veut vraiment mourir, il ne se rate pas.
FAUX. Toute tentative doit être considérée comme un acte grave. Il n'y a pas de lien systématique entre l'intention, la détermination et le moyen utilisé. De nombreuses personnes répètent leur tentative.

4- Parler du suicide peut inciter les personnes à passer à l'acte.
FAUX. En parler permet au contraire de dénouer les situations de crise et de reconnaître la souffrance de l'autre.

5- On ne peut pas faire de prévention car le suicide est imprévisible.
FAUX. La majorité des personnes en parlent (à leur médecin, à leur entourage....) avant de passer à l'acte.

Dans notre étabissement, lors de l'élaboration de nos projets d'établissement, cette dimension n'est pas prise en compte pour répondre a ce constat accablant. La politique de restrictions budgétaires empêchent tout projet novateur, mais ce que l'on déplore c'est quelle n'empêche pas toute idée novatrice.

Elaborons un projet qui prenne en compte l'ensemble des besoins des populations.
A nous de nous battre, ensuite, pour obtenir les moyents nécessaires.

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